Younus, demandeur d’asile en Belgique, hébergé dans un centre géré par le Samusocial

Younus tenait un magasin de robes de mariées à Mossoul, en Irak. Et puis Daesh est arrivé :
« Ils ont fermé le magasin. Notre vie n’était plus rien. C’était manger et dormir. On a perdu la liberté. »
Les problèmes commencent. Les troupes de Daesh veulent recruter Younus. Avec son frère et deux amis, ils décident de fuir. De Mossoul à la Belgique, en passant par la Turquie, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne, le voyage fut long, coûteux et parsemé d’embûches. Une fois à Bruxelles, l’Office des Etrangers envoit Younus et son frère au centre du Samusocial mandaté par Fedasil. Leur première demande d’asile est rejetée. Le frère de Younus, découragé, décide de retourner en Irak, où sa femme et ses enfants sont restés.
« Il comptait organiser un regroupement familial, mais sa famille lui manquait, il était triste, » explique Younus.
Younus, lui, fait une deuxième demande au CGRA*. Il attend toujours la réponse.
« Je réfléchis beaucoup, parfois je ne dors pas : quand vais-je avoir une bonne vie ? Cela fait 3 ans que je suis en Belgique, je suis habitué maintenant, je ne veux pas repartir ! Je travaille, je suis éboueur, ça marche bien. J’ai des amis belges, je perfectionne mon français et j’apprends le néerlandais. Ici, au Samusocial, je partage une chambre avec 3 personnes. Il y a beaucoup d’activités dans le centre, je participe aux sorties, je vais à la salle de sport, où je suis aussi coach, je donne des cours de chant et parfois même, j’organise de petits concerts. Si la réponse du CGRA est négative, je peux encore faire une 3°demande. Mais c’est fatigant. Je veux continuer à travailler et vivre en Belgique. Je veux me marier et avoir des enfants….»
*CGRA : Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides