Constats et besoins

L’exclusion est croissante et multiforme.

Chaque année, les mêmes constats sont faits par nos équipes : augmentation de la population sans abri, augmentation du nombre de familles en rue (521 familles accueillies en 2018 !), augmentation du nombre de femmes et d’hommes isolés, augmentation du nombre de personnes extra européennes et sans papiers…

Nos équipes viennent en aide à des personnes vivant une multitude de situations différentes, s’enchevêtrant parfois :

  • Personnes sans abri de longue durée
  • Jeunes en rupture familiale
  • Exilés sans droits en transit par Bruxelles ou sédentarisés dans l’errance
  • Familles ou personnes isolées expulsées de leur logement
  • Familles et personnes isolées européennes en situation irrégulière (statut de touriste expiré)
  • Femmes victimes de violences conjugales
  • Personnes présentant des troubles psychiatriques
  • Personnes souffrant d’assuétudes
  • Personnes victimes de la traite des êtres humains

Afin de répondre à ces besoins croissants et multiples, des centres d’hébergement aux capacités d’accueil parfois très importantes sont ouverts.  La grande taille des centres et la configuration en dortoir de certaines chambres limitent cependant les possibilités d’amélioration de la qualité de l’accueil. D’autre part, la difficulté de trouver dans les délais des bâtiments aux normes rend parfois impossible l’anticipation pourtant requise quant à l’aménagement et l’équipement des centres d’hébergement.

  • Une capacité d’hébergement d’urgence ajustée aux besoins

    La capacité de places structurelles – ouvertes toute l’année – doit pouvoir être ajustée selon l’ampleur des besoins afin de ne pas contraindre nos équipes à devoir effectuer des choix impossibles entre les personnes physiquement fragiles, les femmes isolées, les familles avec enfants et les situations d’urgence ponctuelle. Dans l’état actuel des capacités disponibles en dehors de l’hiver, le Samusocial doit refuser chaque jour de nombreuses personnes isolées et parfois des familles avec enfants.

    Une capacité permanente ajustée à l’ampleur de la problématique permettrait en outre de développer un véritable accompagnement dans la continuité, permettant de mener les démarches jusqu’à leur terme, été comme hiver, jusqu’à la sortie de rue. La nouvelle ordonnance régionale régissant l’aide aux sans-abri devrait permettre de sortir de la logique saisonnière et de ventiler les capacités d’accueil sur toute l’année. La question de la suffisance des places disponibles reste néanmoins en suspens.

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    Une capacité d’hébergement d’urgence ajustée aux besoins

    La capacité de places structurelles – ouvertes toute l’année – doit pouvoir être ajustée selon l’ampleur des besoins afin de ne pas contraindre nos équipes à devoir effectuer des choix impossibles entre les personnes physiquement fragiles, les femmes isolées, les familles avec enfants et les situations d’urgence ponctuelle. Dans l’état actuel des capacités disponibles en dehors de l’hiver, le Samusocial doit refuser chaque jour de nombreuses personnes isolées et parfois des familles avec enfants.

    Une capacité permanente ajustée à l’ampleur de la problématique permettrait en outre de développer un véritable accompagnement dans la continuité, permettant de mener les démarches jusqu’à leur terme, été comme hiver, jusqu’à la sortie de rue. La nouvelle ordonnance régionale régissant l’aide aux sans-abri devrait permettre de sortir de la logique saisonnière et de ventiler les capacités d’accueil sur toute l’année. La question de la suffisance des places disponibles reste néanmoins en suspens.

  • Une offre d’hébergement d’urgence qualitative permettant de différencier l’accueil selon la situation

    Tant que possible, les accueils doivent pouvoir être différenciés en fonction des situations. Les familles avec enfants doivent pouvoir être accueillies dans des centres distincts afin d’éviter une confrontation trop brutale entre des publics hétérogènes. Depuis le 1er avril 2014, le Centre Familles est maintenu en activité par des reconductions successives de financements annuels alloués par la Commission communautaire commune. Le financement de ce centre doit maintenant pouvoir dépasser la projection annuelle et être pérennisé sur la durée.

    Si l’exclusion est croissante, la taille et l’aménagement des centres doivent cependant permettre un accueil répondant aux standards de qualité et à l’exigence de dignité. La configuration en dortoir des chambres doit être limitée et leur capacité réduite tant que possible. La recherche et la mise à disposition de bâtiments dans les délais devrait par ailleurs être facilitée afin d’offrir une plus grande latitude d’anticipation et permettre l’implémentation des mesures relatives à la qualité de l’accueil.

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    Une offre d’hébergement d’urgence qualitative permettant de différencier l’accueil selon la situation

    Tant que possible, les accueils doivent pouvoir être différenciés en fonction des situations. Les familles avec enfants doivent pouvoir être accueillies dans des centres distincts afin d’éviter une confrontation trop brutale entre des publics hétérogènes. Depuis le 1er avril 2014, le Centre Familles est maintenu en activité par des reconductions successives de financements annuels alloués par la Commission communautaire commune. Le financement de ce centre doit maintenant pouvoir dépasser la projection annuelle et être pérennisé sur la durée.

    Si l’exclusion est croissante, la taille et l’aménagement des centres doivent cependant permettre un accueil répondant aux standards de qualité et à l’exigence de dignité. La configuration en dortoir des chambres doit être limitée et leur capacité réduite tant que possible. La recherche et la mise à disposition de bâtiments dans les délais devrait par ailleurs être facilitée afin d’offrir une plus grande latitude d’anticipation et permettre l’implémentation des mesures relatives à la qualité de l’accueil.

  • Un (re)financement des équipes mobiles d’aide

    Le dispositif mobile d’aide est essentiel afin de rester connecté autant que possible avec le public dans le besoin et d’identifier parmi celui-ci les personnes les plus vulnérables. Il s’agit de pouvoir assurer une veille à la fois auprès des personnes les plus désocialisées qui n’appellent plus à l’aide mais également aux personnes qui n’ont d’autre choix que de rester en rue par manque de places.

    À ce jour, le dispositif mobile dépend partiellement des dons privés, bénéficiant de subsides publics insuffisants pour couvrir l’ensemble de ses activités. Nous cherchons à dégager de nouvelles pistes de financements pour maintenir et développer notre couverture d’intervention.

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    Un (re)financement des équipes mobiles d’aide

    Le dispositif mobile d’aide est essentiel afin de rester connecté autant que possible avec le public dans le besoin et d’identifier parmi celui-ci les personnes les plus vulnérables. Il s’agit de pouvoir assurer une veille à la fois auprès des personnes les plus désocialisées qui n’appellent plus à l’aide mais également aux personnes qui n’ont d’autre choix que de rester en rue par manque de places.

    À ce jour, le dispositif mobile dépend partiellement des dons privés, bénéficiant de subsides publics insuffisants pour couvrir l’ensemble de ses activités. Nous cherchons à dégager de nouvelles pistes de financements pour maintenir et développer notre couverture d’intervention.

La réponse aux besoins primaires comme amorce d’accompagnement

Si le Samusocial est un dispositif d’urgence c’est avant tout par sa capacité à apporter une aide immédiate et à répondre aux besoins primaires de personnes sans solution d’hébergement. Cependant, la réponse aux besoins primaires que le Samusocial offre permet souvent d’initier des démarches d’insertion et de recherche de solutions dans lesquelles certaines personnes multi-carencées et/ou désocialisées ne s’inscriraient pas spontanément. L’offre d’accompagnement reste cependant insuffisante dans nos centres, particulièrement dans nos centres hivernaux qui accueillent un très grand nombre de personnes.

  • Le renforcement du pôle d’accompagnement psychosocial dans les centres d’accueil.

    Les effectifs des centres d’accueil d’urgence doivent prévoir un nombre suffisant d’assistants sociaux et de psychologues afin de permettre à l’ensemble des personnes accueillies et rencontrées de bénéficier d’un suivi et d’un accompagnement soutenu permettant leur orientation vers des services spécifiques.

    L’accompagnement passe par l’ouverture de droits (Revenu d’Insertion, aide d’urgence, carte médicale, aide médicale urgente, …) qui est parfois rendue compliquée par la situation administrative irrégulière de la personne (sans-papiers, migrants, ressortissants européens).

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    Le renforcement du pôle d’accompagnement psychosocial dans les centres d’accueil.

    Les effectifs des centres d’accueil d’urgence doivent prévoir un nombre suffisant d’assistants sociaux et de psychologues afin de permettre à l’ensemble des personnes accueillies et rencontrées de bénéficier d’un suivi et d’un accompagnement soutenu permettant leur orientation vers des services spécifiques.

    L’accompagnement passe par l’ouverture de droits (Revenu d’Insertion, aide d’urgence, carte médicale, aide médicale urgente, …) qui est parfois rendue compliquée par la situation administrative irrégulière de la personne (sans-papiers, migrants, ressortissants européens).

Prédominance des problèmes médicaux et/ou requérant un encadrement médical

Les critères d’admission étant plus stricts dans les hôpitaux et la durée d’hospitalisation diminuant au profit des soins ambulatoires, de nombreuses personnes se retrouvent en rue ou dans nos centres mais présentent une situation requérant une prise en charge médicale : personnes chronicisées dans l’errance, personnes présentant des troubles psychiatriques, femmes enceintes ou avec nourrissons de moins d’une semaine.

Par ailleurs, la durée de l’accès aux soins prévue par l’aide médicale urgente est souvent trop courte pour permettre l’administration du soin ou du traitement jusqu’à son terme.

  • Un renforcement de l’offre médicale/infirmière et la réactivation d'une permanence "psy"

    Nombre de personnes chronicisées dans l’errance sont sujettes à des problématiques de santé qui s’enchevêtrent et complexifient l’accueil, mais également l’accompagnement vers des solutions de sortie de rue.
    La mise en place et le développement d’un encadrement infirmier et médical a permis d’améliorer la qualité des prises en charge et des accompagnements offerts dans nos centres et par nos équipes mobiles d’aide. Les moyens et l’effectif actuels ne permettent cependant pas encore de garantir une permanence médicale dans chacun des centres d’hébergement du Samusocial. Nous devons encore trop souvent fonctionner avec des travailleurs volants qui se déplacent d’un centre à l’autre en fonction des besoins identifiés par les équipes en place. Le renforcement du cadre infirmier et médical et la systématisation dans chaque centre de permanences médicales doit faire partie des priorités à venir.

    D’autre part, il est essentiel de pouvoir réactiver une cellule d’accompagnement « psy » actuellement inexistante au sein de notre dispositif, le projet 107 étant terminé. Nombreuses sont les personnes souffrant de troubles psychologiques ou psychiatriques qui nécessitent un soutien (écoute, entretiens individuels) et un suivi soutenu (organisation du suivi ambulatoire, interface avec les services de santé mentale, …).

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    Un renforcement de l’offre médicale/infirmière et la réactivation d'une permanence "psy"

    Nombre de personnes chronicisées dans l’errance sont sujettes à des problématiques de santé qui s’enchevêtrent et complexifient l’accueil, mais également l’accompagnement vers des solutions de sortie de rue.
    La mise en place et le développement d’un encadrement infirmier et médical a permis d’améliorer la qualité des prises en charge et des accompagnements offerts dans nos centres et par nos équipes mobiles d’aide. Les moyens et l’effectif actuels ne permettent cependant pas encore de garantir une permanence médicale dans chacun des centres d’hébergement du Samusocial. Nous devons encore trop souvent fonctionner avec des travailleurs volants qui se déplacent d’un centre à l’autre en fonction des besoins identifiés par les équipes en place. Le renforcement du cadre infirmier et médical et la systématisation dans chaque centre de permanences médicales doit faire partie des priorités à venir.

    D’autre part, il est essentiel de pouvoir réactiver une cellule d’accompagnement « psy » actuellement inexistante au sein de notre dispositif, le projet 107 étant terminé. Nombreuses sont les personnes souffrant de troubles psychologiques ou psychiatriques qui nécessitent un soutien (écoute, entretiens individuels) et un suivi soutenu (organisation du suivi ambulatoire, interface avec les services de santé mentale, …).

  • La pérennisation du centre d’hébergement médicalisé – la MediHalte

    L’utilité du centre MediHalte et de l’hébergement médicalisé qu’il offre aux personnes sans abri est aujourd’hui reconnue comme essentielle par l’ensemble du secteur socio-sanitaire. Ce dispositif inédit en Belgique bénéficie de financements publics (INAMI) qui ne sont pas garantis sur la durée. Ceux-ci couvrent par ailleurs uniquement les coûts liés au personnel, les frais de fonctionnement étant couverts par les fonds propres du Samusocial. Le soutien des donateurs est plus que jamais essentiel pour nous aider à assurer la poursuite de ce dispositif. Nous espérons cependant convaincre les autorités de la nécessité de projeter ce service dans la durée.

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    La pérennisation du centre d’hébergement médicalisé – la MediHalte

    L’utilité du centre MediHalte et de l’hébergement médicalisé qu’il offre aux personnes sans abri est aujourd’hui reconnue comme essentielle par l’ensemble du secteur socio-sanitaire. Ce dispositif inédit en Belgique bénéficie de financements publics (INAMI) qui ne sont pas garantis sur la durée. Ceux-ci couvrent par ailleurs uniquement les coûts liés au personnel, les frais de fonctionnement étant couverts par les fonds propres du Samusocial. Le soutien des donateurs est plus que jamais essentiel pour nous aider à assurer la poursuite de ce dispositif. Nous espérons cependant convaincre les autorités de la nécessité de projeter ce service dans la durée.

Difficulté de trouver des solutions pour les personnes irrégulières et les personnes multi-carencées

Difficulté de trouver des solutions légales de sortie de rue pour les personnes en situation irrégulière : personnes sans papiers, migrants en transit, familles européennes sans adresse souhaitant rester en Belgique. À ce jour, ces personnes sont sans droits et ne peuvent prétendre qu’à l’aide médicale urgente.

Difficulté de trouver des solutions d’orientation post-urgence pour les personnes multi-carencées présentant un cumul de problématiques ne répondant pas aux critères d’admission de nombreuses maisons d’accueil.
Exemples de cas inorientables/difficilement orientables au regard des critères existants dans les structures d’accueil de 2ème ligne : les femmes illégales victimes de violences conjugales avec enfants ; les femmes toxicomanes avec enfants en bas âge ; les personnes présentant des troubles psychiatriques refusant une hospitalisation ; les personnes en séjour irrégulier malades (diabète, handicap,…) mais ne nécessitant pas d’hospitalisation ou de revalidation ; les personnes âgées refusant les soins ; les familles comptant plus de 6 enfants …

  • La prise en compte de l’impasse administrative des sans-papiers sédentarisés sur le territoire

    La question du maintien dans l’illégalité de personnes sans droit et sédentarisées sur le territoire est posée. Tant que les personnes restent sans droit, aucune perspective de sortie de rue n’est envisageable.

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    La prise en compte de l’impasse administrative des sans-papiers sédentarisés sur le territoire

    La question du maintien dans l’illégalité de personnes sans droit et sédentarisées sur le territoire est posée. Tant que les personnes restent sans droit, aucune perspective de sortie de rue n’est envisageable.

  • Un réseau de deuxième ligne aux conditions d’accès souples

    Les initiatives d’accueil de seconde ligne permettant l’hébergement et le suivi de personnes multi-carencées, affectées par un cumul de problèmes (assuétudes, troubles psychiatriques, dettes, problèmes médicaux, etc.) doivent être encouragées et soutenues. Bruxelles manque par exemple d’une structure permettant l’accueil à moyen et long terme de femmes chronicisées dans l’errance et présentant des problèmes psy compliquant leur admission en maison d’accueil.

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    Un réseau de deuxième ligne aux conditions d’accès souples

    Les initiatives d’accueil de seconde ligne permettant l’hébergement et le suivi de personnes multi-carencées, affectées par un cumul de problèmes (assuétudes, troubles psychiatriques, dettes, problèmes médicaux, etc.) doivent être encouragées et soutenues. Bruxelles manque par exemple d’une structure permettant l’accueil à moyen et long terme de femmes chronicisées dans l’errance et présentant des problèmes psy compliquant leur admission en maison d’accueil.

  • Un renforcement des programmes de relogement, en logement de transit et en appartements supervisés (notamment de type Housing first)

    Bruxelles manque de logements de transit, ceux-ci permettant aux CPAS et aux services sociaux de reloger immédiatement les personnes suite à la perte ou l’expulsion de leur logement. Le maintien de la personne ou de la famille dans un logement individuel – sans passer par les centres d’urgence – renforce ses chances de rebondir rapidement.
    Reloger ne suffit cependant pas toujours, d’autant plus pour les personnes multi-carencées dont l’ensemble des problèmes doit être traité. Toutefois, des initiatives comme le Housing First et d’autres formules de logement supervisés proposant un accompagnement ambulatoire on fait leurs preuves auprès de certaines catégories de personnes disposant encore d’une relative autonomie. Le renforcement de ce type de programme est souhaité afin d’élargir encore les perspectives d’orientation vers des solutions de sortie de rue.

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    Un renforcement des programmes de relogement, en logement de transit et en appartements supervisés (notamment de type Housing first)

    Bruxelles manque de logements de transit, ceux-ci permettant aux CPAS et aux services sociaux de reloger immédiatement les personnes suite à la perte ou l’expulsion de leur logement. Le maintien de la personne ou de la famille dans un logement individuel – sans passer par les centres d’urgence – renforce ses chances de rebondir rapidement.
    Reloger ne suffit cependant pas toujours, d’autant plus pour les personnes multi-carencées dont l’ensemble des problèmes doit être traité. Toutefois, des initiatives comme le Housing First et d’autres formules de logement supervisés proposant un accompagnement ambulatoire on fait leurs preuves auprès de certaines catégories de personnes disposant encore d’une relative autonomie. Le renforcement de ce type de programme est souhaité afin d’élargir encore les perspectives d’orientation vers des solutions de sortie de rue.