Témoignages

Aleksy, résident à la Médihalte

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Aleksy, résident à la Médihalte

Aleksy, résident à la Médihalte

Aleksy est Polonais d’origine. Voilà plus d’une vingtaine d’années qu’il a émigré en Belgique. Il n’a pas toujours été en rue. Avant, il avait un appartement, travaillait et payait ses taxes. Mais suite à un divorce douloureux, Aleksy a commencé à boire de manière inquiétante. Englué dans cette dépendance, il a fini par perdre son domicile et se retrouver à la rue.

C’est au CHU Brugmann que son cancer a été diagnostiqué. L’hôpital le prend alors en charge, il fait plusieurs séances de chimiothérapie. Avec les années, Aleksy passe du CHU Brugmann à l’hôpital Saint-Pierre. C’est là que, selon ses mots, on lui donne « un coup de main » pour rentrer à la Médihalte, où il est intégralement pris en charge, tant financièrement que médicalement. Il y trouve plus d’espace et de liberté que dans une chambre d’hôpital.

Auparavant, Aleksy n’avait eu recours aux services du Samusocial que pendant l’hiver, en centre d’accueil d’urgence. Il compare son expérience passée avec son séjour à la Médihalte  :

« Ici, c’est très calme, c’est idéal pour pouvoir me reposer. Je suis soigné, j’entre et et je sors comme je veux, on nous sert des repas, nos draps et vêtements sont lessivés une fois par semaine, nous avons accès à des sanitaires et pouvons nous laver. C’est un réel soulagement quand tu es malade et sans logement. Et il y a même un psychologue si tu as besoin de parler« 

Clémentine, 23 ans, participe au projet « StepForward »

Clémentine, 23 ans, participe au projet « StepForward »

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Clémentine, 23 ans, participe au projet « StepForward »

Clémentine, 23 ans, participe au projet « StepForward »

Clémentine a 23 ans. Elle a rejoint le projet l’année de sa création. Mais ses premiers mois dans l’initiative Housing First n’ont pas été concluants. Clémentine admet s’être trop égarée dans plusieurs substances illicites pour rester motivée à persévérer au sein du projet. Elle quitte alors le programme. Plus personne n’a de ses nouvelles pendant un an et demi, avant qu’elle ne se présente dans un centre d’accueil d’urgence du Samusocial, un soir d’octobre. Elle a pu alors être à nouveau mise en contact avec l’équipe du StepForward et décide de tenter sa chance une seconde fois.

« Ce choix s’est fait assez rapidement. Je ne suivais plus mes rendez-vous médicaux, ma santé se dégradait, alors je me suis dit que j’avais besoin d’aide. Maintenant je suis en meilleure forme. Et si je me rends compte à la fin d’un mois que j’ai trop dépensé, j’en parle à l’équipe et ils m’aident : on en discute ensemble et j’apprends à mieux gérer mon budget. Je vois ça comme un accompagnement social plutôt que comme quelque chose de directif. Je peux tout leur dire sans qu’il n’y ait de jugement. Rien n’est tabou. Quand on parle avec un ami, on a l’impression que si on se confie trop, leur perception de toi peut changer. Alors qu’avec le Step Forward, je peux lâcher ce que j’ai sur le cœur et me rendre compte de choses qui ne vont pas dans ma vie rien qu’en parlant ! Même si je ne suis pas d’accord avec ce qu’on me dit, j’écoute, et parfois je change ma façon de penser…»

Nayah, hébergée au Centre Familles avec ses deux enfants

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Nayah, hébergée au Centre Familles avec ses deux enfants

Nayah, hébergée au Centre Familles avec ses deux enfants

Nayah a quitté son pays natal d’Afrique pour rejoindre la Belgique dans le cadre d’un regroupement familial. Mais elle doit finalement fuir un mari violent. Elle atterrit au Centre Familles du Samusocial avec ses 2 enfants sous le bras.

« Au début, je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne savais pas combien de temps j’allais rester.  J’ai refait une demande d’aide financière au CPAS. Je suis passée par 2 avocats. La procédure a été longue, mais la réponse ne devrait plus tarder. Si la réponse est positive, je pourrai bientôt entrer en logement privé. »

« Je peux enfin penser à mon avenir. Vivre chez les gens, c’était trop compliqué. On dérange tout le temps. Ici, ce n’est pas parfait, mais pour des personnes comme moi, sans revenus et avec 2 enfants, c’est déjà très bien : j’ai ma propre chambre, je ne suis pas dérangée. Et puis, je me suis fait des amies. C’est d’ailleurs les seules amies que j’ai. Je suis toujours en contact avec celles qui sont parties.
Ici, au Centre familles, on fait des activités, on va se promener. Je vais toujours au Jeudi de la Femme, c’est très gai ! Quand tu écoutes les histoires des autres, tu apprends beaucoup. Avant, je pleurais souvent. Maintenant, je sais que je ne suis pas la seule à avoir vécu des choses difficiles, il ne faut pas se lamenter. Et puis, je suis contente : avant, mon fils ne parlait pas beaucoup, mais comme il y a beaucoup d’enfants ici, il s’est ouvert. Il ira à l’école en décembre. »

Jean, sans-abri suivi par nos équipes mobiles

Jean, sans-abri suivi par nos équipes mobiles

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Jean, sans-abri suivi par nos équipes mobiles

Jean, sans-abri suivi par nos équipes mobiles

Jean n’a pas toujours été sans-abri. Comme beaucoup, il s’est retrouvé dans une situation compliquée, qui a dégénéré… il a finalement perdu son domicile. Pourtant, il travaille, gagne un salaire. Mais il explique que malgré tous ses efforts, il ne peut économiser suffisamment pour se payer un logement. Aller en centre d’accueil lui semble inconcevable, ce sont donc nos équipes mobiles d’aide qui le suivent régulièrement pour entretenir le lien. Jean n’a pas besoin de l’aide matérielle que peut lui apporter le Samusocial : il chauffe sa tente au pétrole, a des vêtements, se lave occasionnellement. Jean a un tout autre besoin :

« Moi, ce qui me fait plaisir, c’est de discuter de temps en temps avec quelqu’un. Je n’ai pas souvent l’occasion de tailler une bavette… » Jean confie : « j’aime bien lire et cuisiner ! C’est ce qui me manque le plus depuis que j’ai perdu mon domicile. Hier, j’ai réussi à rassembler tous les ingrédients pour faire un spaghetti bolognaise…ça faisait longtemps ! C’est vrai que ce n’est pas vraiment la vie dont j’avais rêvé, mais les choses pourraient être pires… ».

Les équipes mobiles retourneront bientôt le voir : avec les températures qui baissent, il est primordial de garder un lien de confiance, et, le moment venu, le convaincre de venir s’abriter au chaud.

Cristina, maraudeuse de jour

Cristina, maraudeuse de jour

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Cristina, maraudeuse de jour

Cristina, maraudeuse de jour

« En tant que maraudeuse de jour, j’effectue surtout un travail de suivi des personnes sans abri que nos équipes mobiles connaissent déjà : en journée, on profite de l’ouverture des différents services partenaires pour accompagner les personnes dans les démarches psycho-médico-sociales qu’elles entreprennent. C’est aussi l’occasion de prendre le temps de créer un lien, de mettre en place ou de consolider une relation de confiance : le fait de débloquer des situations administratives complexes a souvent un effet très positif sur l’estime des personnes que nous aidons, cela leur permet d’envisager de nouvelles perspectives de vie. »

Younus, demandeur d’asile en Belgique, hébergé dans un centre géré par le Samusocial

Younus, demandeur d’asile en Belgique, hébergé dans un centre géré par le Samusocial

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Younus, demandeur d’asile en Belgique, hébergé dans un centre géré par le Samusocial

Younus, demandeur d’asile en Belgique, hébergé dans un centre géré par le Samusocial

Younus tenait un magasin de robes de mariées à Mossoul, en Irak. Et puis Daesh est arrivé :

« Ils ont fermé le magasin. Notre vie n’était plus rien. C’était manger et dormir. On a perdu la liberté. »

Les problèmes commencent. Les troupes de Daesh veulent recruter Younus. Avec son frère et deux amis, ils décident de fuir. De Mossoul à la Belgique, en passant par la Turquie, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne, le voyage fut long, coûteux et parsemé d’embûches.

Une fois à Bruxelles, l’Office des Etrangers envoit Younus et son frère au centre du Samusocial mandaté par Fedasil. Leur première demande d’asile est rejetée. Le frère de Younus, découragé, décide de retourner en Irak, où sa femme et ses enfants sont restés.

« Il comptait organiser un regroupement familial, mais sa famille lui manquait, il était triste, » explique Younus.

Younus, lui, fait une deuxième demande au CGRA*. Il attend toujours la réponse.

« Je réfléchis beaucoup, parfois je ne dors pas : quand vais-je avoir une bonne vie ? Cela fait 3 ans que je suis en Belgique, je suis habitué maintenant, je ne veux pas repartir ! Je travaille, je suis éboueur, ça marche bien. J’ai des amis belges, je perfectionne mon français et j’apprends le néerlandais. Ici, au Samusocial, je partage une chambre avec 3 personnes. Il y a beaucoup d’activités dans le centre, je participe aux sorties, je vais à la salle de sport, où je suis aussi coach, je donne des cours de chant et parfois même, j’organise de petits concerts. Si la réponse du CGRA est négative, je peux encore faire une 3°demande. Mais c’est fatigant. Je veux continuer à travailler et vivre en Belgique. Je veux me marier et avoir des enfants….»

*CGRA : Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides

Alain, sans abri

Alain, sans abri

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Alain, sans abri

Alain, sans abri

Alain est arrivé un soir d’hiver au centre Poincaré : c’est la maraude qui l’a rencontré et amené jusqu’au centre.

« Je viens à l’infirmerie pour faire soigner mon doigt. Je me suis bagarré dans la rue : quelqu’un voulait me piquer mes affaires, alors je lui ai donné un coup de poing, mais l’os de mon index s’est disloqué. Au début ma main s’est infectée, il y avait beaucoup de pus, mais maintenant ça va beaucoup mieux. » Lola, l’infirmière, confirme : « sans ces check-ups réguliers, sa blessure risquait de dégénérer. Il risquait une infection générale ».

Dr. Santantonio, médecin référent

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Dr. Santantonio, médecin référent

Dr. Santantonio, médecin référent

« Monsieur a un cancer de l’estomac. On ne sait pas encore s’il pourra guérir ou si notre action sera plus palliative. Si Médihalte n’existait pas, il serait dans un centre d’hébergement de nuit, où il ne pourrait bénéficier du même confort et du même encadrement médical » – Dr. Santantonio, médecin référent du Samusocial

Elena, hébergée en centre d’accueil d’urgence

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Elena, hébergée en centre d’accueil d’urgence

Elena, hébergée en centre d’accueil d’urgence

En 2003, Elena quitte sa Roumanie natale, en quête de travail. Direction la Belgique. En 2014, suite à une dépression, elle perd son travail de cuisinière. Dans la foulée, elle perd son logement. Sans solution d’hébergement, elle s’installe à la gare du Midi.  Rapidement, Elena développe des troubles psychologiques, qui lui permettent de supporter sa nouvelle condition. Aujourd’hui, Elena est stabilisée.

 « Je suis restée 3 ans en rue, à la gare du Midi. Pendant tout ce temps, je pensais que je travaillais. Je pensais que ma mission était d’installer l’eau potable pour toutes les personnes qui passaient par la gare. Aujourd’hui, je pense que c’était une façon de me protéger des autres. J’étais seule, je ne me mélangeais pas aux autres sans-abri et je ne faisais pas la manche. Je pensais que quelqu’un allait venir me chercher pour me sortir de là et faire un nouveau travail. Souvent, la maraude du Samusocial venait me voir, mais je ne voulais pas les accompagner, j’avais peur de tout le monde. Et puis, un jour, j’ai quand même accepté de les suivre : j’étais trop malade à force d’être allongée par terre. Ils m’ont emmenée à l’hôpital, où je suis restée 3 mois. Puis j’ai été à la maison médicale « Porte Ouverte » pendant 2 mois. Et puis je suis arrivée au Samusocial. J’ai dû me réadapter petit à petit, cela m’a apporté une stabilité, c’était agréable.
Ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui, c’est ma santé. Je dois me faire opérer bientôt. Les années de rue ont eu des conséquences, je peux à peine marcher. La douleur ne me laisse jamais, je ne pense qu’à ça. Je me fais des rêves, j’espère que ça va aller mieux. J’attends. Je lis, les gens du Samusocial me conduisent à mes rdv de kinésithérapie, je participe aux activités proposées. Et puis je dors beaucoup. J’ai accumulé des années de fatigue.
Cela fait une bonne année que je suis là. Je suis contente. S’ils ne m’avaient pas aidée, où est-ce que je serais maintenant ? Grâce à eux, je suis vivante. Je suis à l’aise, ici…pour le moment. »

Elena est sans papiers depuis qu’elle a été radiée de la Commune où elle vivait auparavant. Elle est actuellement en procédure « 9ter » : elle demande sa régularisation pour raisons médicales.  Elle recevra cet été la visite de sa fille, qui longtemps la croyait disparue. Elles ne se sont pas vues depuis 11 ans. Et elle espère, grâce à l’opération qu’elle subira prochainement, pouvoir à nouveau travailler…et avoir son propre logement.