Mission « Demandeurs d’asile »

500 places d’hébergement gérées par le Samusocial sous mandat de l’Agence fédérale Fedasil pour les personnes en demande de protection internationale et en pré-accueil.

Chiffres

  • 9.455 personnes hébergées
  • 4.797 hommes seuls (51%)
  • 882 femmes seules (9%)
  • 3.776 personnes en famille (40%) dont 1.959 adultes et 1.817 enfants

Missions

Le public hébergé dans les centres pour demandeurs d’asile du Samusocial bénéficie des services spécifiquement prévus par la « loi accueil » :

  • Le centre d’accueil « Fritz Toussaint » à Ixelles (250 places)

    Ce centre a offert jusqu’à la fin de l’année 2018 un accueil résidentiel aux personnes ayant déjà introduit leur demande d’asile. Il offre : 

    • Un hébergement (incluant 3 repas par jour) et une aide matérielle de base (produits d’hygiène…)
    • Un accompagnement social dans les démarches administratives et une assistance juridique : pendant toute la durée de sa demande d’asile.
    • Des consultations paramédicales avec une coordination médicale :  2 infirmières assurent une permanence quotidienne, supervisée par un médecin. Les besoins médicaux et psychologiques de chaque résident sont évalués à l’entrée dans le centre.
    • La possibilité de participer au travail communautaire et de se voir octroyer de l’argent de poche une fois par semaine ;
    • L’accès à des cours de langues et à des cours d’intégration.
    • Activités et loisirs
  • Le centre de pré-accueil à Neder-over-Heembeek (250 places)

    Ce centre offre un hébergement temporaire aux primo-arrivants en attente de leur convocation à l’Office des Etrangers.
    Le centre propose :

    • Un hébergement (incluant 3 repas par jour) et une aide matérielle de base (produits d’hygiène…)
    • Des consultations médicales de première ligne afin d’identifier d’éventuelles vulnérabilités
    • L’amélioration des conditions de vie des résidents via leur préparation à la procédure de demande d’asile et l’organisation d’activités ludiques et sportives

Observations sur le public accueilli

Repartition des 9.455 personnes accueillies (mandat Fedasil)

Hommes seuls (50.74%)Femmes seules (9.33%)Personnes en famille (39.94%)Hommes seuls (50.74%)Femmes seules (9.33%)Personnes en famille (39.94%)
Hommes seuls479750.74 %
Femmes seules8829.33 %
Personnes en famille377639.94 %

Nationalités les plus représentées

Palestine (1540 / 19.71%) Syrie (905 / 11.58%) Guinée (664 / 8.5%) Georgie (540 / 6.91%) Afghanistan (511 / 6.54%) Irak (467 / 5.98%) Erythrée (420 / 5.38%) Iran (289 / 3.7%) Burundi (275 / 3.52%) Albanie (271 / 3.47%) Cameroun (242 / 3.1%) Russie (231 / 2.96%) Congo (207 / 2.65%) Somalie (195 / 2.5%) Vénézuéla (132 / 1.69%) Sénégal (127 / 1.63%) Soudan (111 / 1.42%) Lybie (109 / 1.4%) Indéterminée (100 / 1.28%) Côte d'Ivoire (91 / 1.16%) Macédoine (87 / 1.11%) Serbie (81 / 1.04%) Yémen (77 / 0.99%) Rwanda (71 / 0.91%) Togo (55 / 0.7%) Mauritanie (14 / 0.18%)
Palestine154019.71 %
Syrie90511.58 %
Guinée6648.5 %
Georgie5406.91 %
Afghanistan5116.54 %
Irak4675.98 %
Erythrée4205.38 %
Iran2893.7 %
Burundi2753.52 %
Albanie2713.47 %
Cameroun2423.1 %
Russie2312.96 %
Congo2072.65 %
Somalie1952.5 %
Vénézuéla1321.69 %
Sénégal1271.63 %
Soudan1111.42 %
Lybie1091.4 %
Indéterminée1001.28 %
Côte d'Ivoire911.16 %
Macédoine871.11 %
Serbie811.04 %
Yémen770.99 %
Rwanda710.91 %
Togo550.7 %
Mauritanie140.18 %

Fin de séjour

  • 4 cas de figure possibles pour les personnes quittant le centre :

    • L’obtention d’un statut de protection internationale (réfugié ou protection subsidiaire). Environ la moitié des résidents intègrent une « Initiative Locale d’Accueil » (ILA), le temps de leur transition vers un logement privé.
    • Le transfert vers un autre centre d’accueil du réseau d’hébergement de l’agence Fedasil
    • La réception d’un « Ordre de Quitter le Territoire » (OQT). Ces personnes se voient désigner une « place-retour » dans un centre en Belgique.
    • La renonciation à l’hébergement : certains résidents quittent le centre pour aller en logement privé avant la fin de la procédure ou quittent la Belgique.

Evolution de la mission

La mission de pré-accueil du centre de Neder-Over-Heembeek s’est achevée au 31 décembre 2018

En janvier 2019, le centre d’Ixelles a fermé ses portes. Le centre situé à Neder-Over-Heembeek accueille depuis les 250 résidents précédemment hébergés à Ixelles, en plus de 100 résidents supplémentaires, à la demande de Fedasil.

Perspectives

  1. Adaptation du mandat et de la mission en fonction de la réalité des flux migratoires et des besoins de l'agence Fedasil en 2019

  2. Poursuite des démarches menées avec les équipes et avec l'agence Fedasil afin d'améliorer la qualité d'accueil et l'offre de services.

Younus, demandeur d'asile en Belgique

Younus tenait un magasin de robes de mariées à Mossoul, en Irak. Et puis Daesh est arrivé :

« Ils ont fermé le magasin. Notre vie n’était plus rien. C’était manger et dormir. On a perdu la liberté. »
Les problèmes commencent. Les troupes de Daesh veulent recruter Younus. Avec son frère et deux amis, ils décident de fuir. De Mossoul à la Belgique, en passant par la Turquie, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne, le voyage fut long, coûteux et parsemé d’embûches. Une fois à Bruxelles, l’Office des Etrangers envoit Younus et son frère au centre du Samusocial mandaté par Fedasil. Leur première demande d’asile est rejetée. Le frère de Younus, découragé, décide de retourner en Irak, où sa femme et ses enfants sont restés.
« Il comptait organiser un regroupement familial, mais sa famille lui manquait, il était triste, » explique Younus.
Younus, lui, fait une deuxième demande au CGRA*. Il attend toujours la réponse.
« Je réfléchis beaucoup, parfois je ne dors pas : quand vais-je avoir une bonne vie ? Cela fait 3 ans que je suis en Belgique, je suis habitué maintenant, je ne veux pas repartir ! Je travaille, je suis éboueur, ça marche bien. J’ai des amis belges, je perfectionne mon français et j’apprends le néerlandais. Ici, au Samusocial, je partage une chambre avec 3 personnes. Il y a beaucoup d’activités dans le centre, je participe aux sorties, je vais à la salle de sport, où je suis aussi coach, je donne des cours de chant et parfois même, j’organise de petits concerts. Si la réponse du CGRA est négative, je peux encore faire une 3°demande. Mais c’est fatigant. Je veux continuer à travailler et vivre en Belgique. Je veux me marier et avoir des enfants….»
*CGRA : Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides