Mission « Sans-abri » - L’hébergement

Medihalte

Centre d’hébergement médicalisé offrant un hébergement temporaire aux personnes sans abri dont l’état de santé requiert une période de convalescence et/ou des soins médicaux spécifiques

Chiffres 2018

  • 456 admissions : un turn-over soutenu de 1,8 entrées par jour ouvrable.
  • 406 personnes en court séjour (durée moyenne : 3 semaines)
  • 50 personnes en long séjour (durée moyenne : 11 semaines)

Equipe :

L’équipe se compose de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants, d’assistants sociaux et d’éducateurs. (33  personnes)

Infrastructures :

La capacité d’accueil actuelle du centre est de 38 lits répartis dans des chambres comptant un à trois lits :

  • 30 lits « court-séjour » pour les personnes sans abri touchées par des affections médicales aiguës réclamant un hébergement temporaire (de 5 jours à 2 mois)
  • 8 lits « long séjour » destinés à l’accueil à plus long terme des personnes sans-abri souffrant de pathologies chroniques.

En cours d’année 2018, nous avons décidé de reventiler la capacité d’accueil et de transférer 7 lits du cours séjour vers le long séjour afin de répondre aux besoins importants pour les personnes souffrant de pathologies chroniques.

Missions

La MediHalte offre un accueil résidentiel accessible 7j/7 et 24h/24 assorti d’infrastructures médicales, paramédicales et d’un service social. Objectifs :

  • Offrir un hébergement temporaire nécessaire au rétablissement et/ou à l’orientation de la personne
  • Assurer une prise en charge (para)médicale permettant la continuité des soins afin de minimiser les risques de rechute et d’allers-retours vers l’hôpital
  • Accompagner le patient dans ses démarches médicales, sociales et administratives afin de dégager des solutions de sortie de rue.

C’est l’état de santé de la personne et sa vulnérabilité qui déterminent la priorité de l’accueil.

Observations sur le public accueilli

Profil des hébergés en court et long séjour – Durée du séjour

 

Court séjour (n=406)Long séjour (n=50)
Sexe : homme356 (87,7%)46
Sexe : femme50 (12,3%)4
Age moyenne (années)46,948,4
Statut : Belge112 (27,6%)10
Statut : UE < 3 mois3 (0,7%)0
Statut : UE > 3 mois106 (26,1%)11
Statut : non UE185 (45,6%)29
Durée séjour moyenne (nuits)24,381,0
Durée séjour médianne/EC (nuits)22/1840/83,1

La majorité des patients sont des hommes d’environ 50 ans, originaires d’un pays hors UE.
1/3 des hébergés a la nationalité Belge et/ou possède une carte de séjour

Couverture santé des hébergés en court et long séjour

 

Court séjour - Entrée (n=406)Court séjour - Sortie (n=406)Long séjour - Entrée (n=50)Long séjour - Sortie (n=50)
Mutuelle888532
Carte médicale 5831
Mutuelle + Carte médicale232638
Carte d’Aide Médicale Urgente1972363638
Fedasil2211
Aucune91 (22,4%)49 (12,1%)40
  • A l’entrée, 95 personnes (20,8%) n’avaient pas de couverture médicale. Le séjour a permis de la (re)mettre en place pour 46 d’entre elles. Pour les personnes en situation irrégulière, les droits restent malheureusement limités à l’aide médicale urgente.
  • 5 personnes en situation irrégulière ont pu être régularisées (demande de régularisatin 9ter et obtention d’une carte de séjour pour raisons médicales)

Orientations entrantes

 

Court Séjour (n=406)Long Séjour (n=50)
Organisme envoyeur - SAMU108 (26,6%)0
Organisme envoyeur - Hôpitaux IRIS194 (47,8%)5
Organisme envoyeur - Cliniques33 (8,1%)1
Organisme envoyeur - Travailleurs de rue4 (1,0%)0
Organisme envoyeur - Maisons médicales13 (3,2%)0
Organisme envoyeur - Court séjour33 (8,1%)44
Organisme envoyeur - Maisons d’accueil16 (3,9%)0
Organisme envoyeur - Autre5 (1,2%)0
  • La majorité des personnes hébergées à la MediHalte l’ont été suite à une demande émanant d’une structure hospitalière (48% du réseau IRIS, 8% des cliniques).
  • Les consultations médicales du centre d’hébergement d’urgence du Samusocial et les orientations des équipes mobiles d’aide sont à l’origine de 26% des admissions.
  • 8% des admissions sont le résultat de transferts du court séjour vers le long séjour (Cette dernière donnée appuyait la nécessité d’ouvrir plus de lits long séjour)

Pathologies principales et secondaires (%)

La majorité des hébergés (68,1%) ont été suivis pour au moins 2 pathologies. La « pathologie principale » reste le motif d’admission à la Médihalte.

Hémato 0,2%5,5% Ophtalmo 0,9%0% Douleur 0,9%8,8% Hormonal-Métabolique 3,9%2,7% Cancer 11%0% Dégradation de l'état général 1,3%1,1% Respiratoire 3,7%21,4% Cardiovasculaire 6,6%6,0% Neuro 2,4%3,6% Neuropsy 3,3%4,4% Digestif/urogénital/obstétrique 12,1%15,3% Trauma/ortho/rhumato 11,0%8,8% Dermatologie 21,5%13,4% Infectieux 21,3%2,7%
Hémato0,25,5
Ophtalmo0,97.56 %
Douleur0,98,8
Hormonal-Métabolique3,92,7
Cancer1192.44 %
Dégradation de l'état général1,31,1
Respiratoire3,721,4
Cardiovasculaire6,66,0
Neuro2,43,6
Neuropsy3,34,4
Digestif/urogénital/obstétrique12,115,3
Trauma/ortho/rhumato11,08,8
Dermatologie21,513,4
Infectieux21,32,7
  • Le nombre de personnes admises pour un cancer a triplé depuis 2017, passant de 4 à 15.
  • Les affectations neuropsychologiques restent très lourdes : 45% des hébergés avaient une conduite addictive problématique, alcool en tête, et 27,8% une affection neuropsychologique autre.
  •  

Orientations : Répartition des 434 hébergés orientés à partir de la MediHalte

Un peu moins d’un tiers (27%) des personnes qui sont sorties de la Medihalte ont été perdues de vue ou exclues suite à un problème de comportement,

Hospitalisation (12%)Fedasil (2%)Passage en LS (9%)Retour volontaire (1%)Logement MA (3.72%)Autres (2.04%)Rue (35.99%)Samu (19%)Famille/amis (4%)Urgences hosp. (10%)Hospitalisation (12%)Fedasil (2%)Passage en LS (9%)Retour volontaire (1%)Logement MA (3.72%)Autres (2.04%)Rue (35.99%)Samu (19%)Famille/amis (4%)Urgences hosp. (10%)
Hospitalisation12%
Fedasil2%
Passage en LS9%
Retour volontaire1%
Logement MA3,72
Logement MR0,88
Logement Appartement2,42
Rue36%
Samu19
Famille/amis4
Urgences hosp.10
    • Pour un peu plus de la moitié des hébergés, on observe un retour en rue ou dans un centre d’hébergement du Samusocial pour les plus fragiles, au terme de leur convalescence ou du traitement de leurs soins.
    • 22% d’hospitalisations dont la moitié en urgence, autour de 10% de passages en long séjour, 2% d’orientations vers Fedasil et 1% de retours volontaires
    • 7%, soit 32 personnes ont pu regagner un logement (appartement, maison d’accueil, maison de repos)

Constats

  • La MediHalte est devenu un outil essentiel pour le secteur socio-sanitaire bruxellois, en particulier pour le secteur hospitalier qui est à l’origine à lui seul de 56% des admissions en 2018 (48% en provenance des hôpitaux IRIS, 8% des cliniques).

  • Ce type hébergement temporaire constitue une opportunité d’accompagnement et d’orientation vers un logement à plus long terme (en 2017, 2016 et 2015, respectivement 37, 36 et 32 personnes avaient bénéficié d’un logement à leur sortie).

Témoignage : Aleksy, résident à la Médihalte

Aleksy est Polonais d’origine. Voilà plus d’une vingtaine d’années qu’il a émigré en Belgique. Il n’a pas toujours été en rue. Avant, il avait un appartement, travaillait et payait ses taxes. Mais suite à un divorce douloureux, Aleksy a commencé à boire de manière inquiétante. Englué dans cette dépendance, il a fini par perdre son domicile et se retrouver à la rue. C’est au CHU Brugmann que son cancer a été diagnostiqué. L’hôpital le prend alors en charge, il fait plusieurs séances de chimiothérapie. Avec les années, Aleksy passe du CHU Brugmann à l’hôpital Saint-Pierre. C’est là que, selon ses mots, on lui donne « un coup de main » pour rentrer à la Médihalte, où il est intégralement pris en charge, tant financièrement que médicalement. Il y trouve plus d’espace et de liberté que dans une chambre d’hôpital. Auparavant, Aleksy n’avait eu recours aux services du Samusocial que pendant l’hiver, en centre d’accueil d’urgence. Il compare son expérience passée avec son séjour à la Médihalte  :

« Ici, c’est très calme, c’est idéal pour pouvoir me reposer. Je suis soigné, j'entre et et je sors comme je veux, on nous sert des repas, nos draps et vêtements sont lessivés une fois par semaine, nous avons accès à des sanitaires et pouvons nous laver. C'est un réel soulagement quand tu es malade et sans logement. Et il y a même un psychologue si tu as besoin de parler"