Mission « Sans-abri » - L’hébergement
Les deux centres d’accueil d’urgence permanents (rue du Petit Rempart et Boulevard Poincaré) et les centres hivernaux constituent la porte d’entrée pour la majorité des personnes accueillies dans les différents dispositifs du Samusocial (centres d’urgence, centre Familles de Woluwé, centre MediHalte, programme Housing First Step Forward).
115 personnes dont 2 coordinatrices, des assistants sociaux, des éducateurs, une psychologue, une puéricultrice, …
Réfectoire, infirmerie, bureaux sociaux, vestiaire.
En chambres communes (pour les personnes isolées) ou en chambres privatives (pour les familles avec enfants).
Toute personne accueillie bénéficie de repas chauds le soir et à midi et d’un petit-déjeuner.
Douches, WC, éviers. Des sanitaires adaptés sont prévus pour les personnes à mobilité réduite qui sont hébergées dans des centres spécifiques.
Des entretiens individuels en soirée donnent lieu à des orientations vers les services de jour du Samusocial et d’autres services sociaux pour l’accompagnement dans les démarches sociales, notamment l’ouverture des droits, les questions relatives à la scolarisation ou encore les orientations de sortie de rue (maisons d’accueil, logement etc)
Espaces de paroles pour les femmes ; « Journées bien-être » pour les femmes (asbl Ô Soins de tous) : pédicure, manucure… ; Ateliers et démonstrations artistiques (asbl Orfeo) ; Activités intra et extramuros pour enfants (asbl Hobo, Solidarité Grands Froids, Cemôme …) ;
Femmes | 963 | 12.61 % | |
Hommes | 4960 | 64.95 % | |
Personnes en famille | 1697 | 22.22 % | |
Mena | 17 | 0.22 % |
Hommes | 24670 | 32.65 % | |
Femmes | 22766 | 30.13 % | |
Familles | 28121 | 37.22 % | |
Mena | 3 | 0 % |
Si les hommes seuls représentent le public majoritaire en termes de nombre de personnes accueillies, cette catégorie absorbe la plus petite partie (30%) des nuitées offertes. En effet, le nombre d’hommes sans abri est tel que seuls les plus fragiles peuvent être accueillis en dehors du plan hiver, lorsque la capacité d’accueil est plus réduite. Les familles et les femmes sont quant à elles en nombre nettement inférieur et bénéficient d’un accueil prioritaire sur les hommes étant donné leur vulnérabilité particulière (présence d’enfants, risque accru d’agression sur les femmes).
97: | -0,1 | 0,0 | |
81: 89 | -0,1 | 0,1 | |
72: 80 | -0,4 | 0,2 | |
63: 71 | -1,9 | 0,7 | |
54: 62 | -5,3 | 1,4 | |
45: 53 | -9,3 | 2,5 | |
36: 44 | -13,2 | 4,2 | |
27: 35 | -19,8 | 5,1 | |
18: 26 | -17,5 | 4,7 | |
9: 17 | -3,1 | 2,4 | |
0: 8 | -4,3 | 3,8 |
Belge | 1101 | 16.38 % | |
CE \ Belgique | 1028 | 15.3 % | |
Hors UE | 4139 | 61.58 % | |
Inconnue | 424 | 6.31 % | |
Apatride | 29 | 0.43 % |
Exil économique | 32,49 | 30,42 | |
Autres | 15,64 | 14,01 | |
Expulsion du logement | 9,96 | 9,07 | |
Exil politique | 8,23 | 6,27 | |
Rupture familiale | 5,25 | 5,55 | |
Rupture conjugale | 4,31 | 6,33 | |
Santé physique | 3,39 | 1,76 | |
Fin d'hébergement autre | 2,83 | 2,55 | |
Financier | 2,80 | 2,81 | |
Violence conjugale | 2,65 | 2,94 | |
Santé mentale | 1,77 | 6,14 | |
Sortie de prison | 1,68 | 1,63 | |
Addiction | 1,64 | 3,52 | |
Incendie | 1,41 | 0,13 | |
Fin de bail | 1,39 | 1,89 | |
Perte d'emploi | 1,21 | 1,50 | |
Conflit avec le propriétaire | 1,19 | 1,50 | |
Sortie de l'hôpital | 1,10 | 1,24 | |
Retour en Belgique | 1,03 | 0,78 |
Les causes ayant mené les personnes à la rue les plus fréquemment citées sont l’exil, l’expulsion du logement, les problèmes familiaux et conjugaux, … Ces causes ne sont bien entendu pas exclusives les unes des autres, rendant ainsi plus difficile encore la réinsertion
Les assuétudes et les problèmes de santé mentale sont nettement sous-estimés dans les déclarations des personnes concernées qui ne sont pas toujours en mesure d’évaluer leur situation.
L’amélioration de la qualité de l’accueil dans les centres d’urgence constitue un enjeu majeur pour les équipes du Samusocial. Une importante réflexion en ce sens a été amorcée en 2018 : qualité de l’accueil, sécurité des usagers, configuration des bâtiments, compétences des équipes, … Plusieurs chantiers sont en cours, dont l’avancement est tributaire de certaines limites, notamment la taille et les capacités d’accueil très importantes des centres.
En 2003, Elena quitte sa Roumanie natale, en quête de travail. Direction la Belgique. En 2014, suite à une dépression, elle perd son travail de cuisinière. Dans la foulée, elle perd son logement. Sans solution d’hébergement, elle s’installe à la gare du Midi. Rapidement, Elena développe des troubles psychologiques, qui lui permettent de supporter sa nouvelle condition. Aujourd’hui, Elena est stabilisée.
« Je suis restée 3 ans en rue, à la gare du Midi. Pendant tout ce temps, je pensais que je travaillais. Je pensais que ma mission était d’installer l’eau potable pour toutes les personnes qui passaient par la gare. Aujourd’hui, je pense que c’était une façon de me protéger des autres. J’étais seule, je ne me mélangeais pas aux autres sans-abri et je ne faisais pas la manche. Je pensais que quelqu’un allait venir me chercher pour me sortir de là et faire un nouveau travail. Souvent, la maraude du Samusocial venait me voir, mais je ne voulais pas les accompagner, j’avais peur de tout le monde. Et puis, un jour, j’ai quand même accepté de les suivre : j’étais trop malade à force d’être allongée par terre. Ils m’ont emmenée à l’hôpital, où je suis restée 3 mois. Puis j’ai été à la maison médicale « Porte Ouverte » pendant 2 mois. Et puis je suis arrivée au Samusocial. J’ai dû me réadapter petit à petit, cela m’a apporté une stabilité, c’était agréable. Ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui, c’est ma santé. Je dois me faire opérer bientôt. Les années de rue ont eu des conséquences, je peux à peine marcher. La douleur ne me laisse jamais, je ne pense qu’à ça. Je me fais des rêves, j’espère que ça va aller mieux. J’attends. Je lis, les gens du Samusocial me conduisent à mes rdv de kinésithérapie, je participe aux activités proposées. Et puis je dors beaucoup. J’ai accumulé des années de fatigue. Cela fait une bonne année que je suis là. Je suis contente. S’ils ne m’avaient pas aidée, où est-ce que je serais maintenant ? Grâce à eux, je suis vivante. Je suis à l’aise, ici…pour le moment. »Elena est sans papiers depuis qu’elle a été radiée de la Commune où elle vivait auparavant. Elle est actuellement en procédure « 9ter » : elle demande sa régularisation pour raisons médicales. Elle recevra cet été la visite de sa fille, qui longtemps la croyait disparue. Elles ne se sont pas vues depuis 11 ans. Et elle espère, grâce à l’opération qu’elle subira prochainement, pouvoir à nouveau travailler...et avoir son propre logement.